La passion du Christ
Du bois des rameaux à celui de la Croix
Aujourd’hui commence la passion d’amour de Jésus Christ, notre Sauveur. Les rites du Dimanche des Rameaux nous invitent à participer à la joie du peuple hébreu qui assiste à l’entrée solennelle et festive de Jésus à Jérusalem : les rameaux que la foule agite en signe de victoire. Les manteaux étendus à terre pour honorer le Messie qui entre à dos d’âne. Les hosannas festifs des enfants et du peuple. La procession triomphale qui acclame Jésus Christ, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. On s’identifie spontanément à cette foule festive, on s’unit aux chants, on participe à ce triomphe. L’exaltation de la fête, malheureusement, dure très peu de temps et se transforme très rapidement en mort et en humiliation.
Pour passer de la joie du triomphe des rameaux à la joie de la résurrection, le Christ doit passer à travers la dure expérience de la passion, de la croix et de la mort. C’est un parcours mystérieux, très difficile à comprendre humainement et la seconde lecture de la messe d’aujourd’hui en parle ainsi : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix » (Ph 2, 6-8).
La royauté du Christ s’exprime dans cet abaissement, dans ce dépouillement total, dans ce devenir serviteur et esclave en une très profonde et complète humiliation. En effet la lecture de la passion du Christ met devant nos yeux les scènes terribles de la passion de Jésus : sa souffrance physique et morale, le baiser de Judas, l’abandon des disciples, le procès devant Pilate, les insultes et les railleries, la condamnation, le chemin de croix, la crucifixion. Enfin la souffrance la plus mystérieuse : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Un cri fort et puis la mort. Pourquoi tout cela ? Le début de la prière eucharistique nous donne la réponse : « Lui qui était sans péché accepta la passion pour nous pécheurs et, se livrant à une condamnation injuste, il porta le poids de nos péchés. Par sa mort, il effaça nos fautes et par sa résurrection il gagna pour nous le salut » (Préface). Voilà pourquoi la célébration « eucharistique », (« reconnaissante »), exprime notre reconnaissance et notre amour envers Celui qui s’est sacrifié pour nous, le Serviteur de Dieu qui, comme l’avait annoncé le prophète, n’a pas opposé de résistance, n’a pas reculé, a présenté son dos aux flagellateurs, n’a pas détourné son visage devant les insultes et les crachats (Cf Is 50, 4-7). Si d’un côté toute l’histoire (celle de l’humanité, celle de l’Église et celle de chacun d’entre nous) est marquée définitivement par la passion d’amour que le Fils de Dieu a souffert et offert pour nous, d’un autre côté, nous sommes appelés à proclamer aussi la gloire de Dieu le Père et son infinie miséricorde. Immergés dans la mort et dans la croix, attirés par le crucifix, nous pouvons être vraiment participants …
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