Avec le style sobre et concis de Saint Marc, l’Évangile nous introduit dans le climat de ce temps liturgique : « Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan » (Mc 1, 12) « et les anges le servaient » (Mc 1, 13). Ces deux versets résument les deux aspects qui caractérisent la conception biblique du désert. D’un côté, le désert est vu comme le lieu de la tentation, quand il est dit que l’Esprit poussa Jésus dans le désert où il resta quarante jours (comme les quarante ans du peuple hébreux dans le désert) tenté par Satan. D’un autre côté, le désert fait référence au lieu privilégié de l’expérience de l’Alliance, c’est à dire de l’amour du Seigneur, avec les anges qui servent le Christ. Cela rappelle, sans aucun doute, les paroles du prophète Osée : « C’est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur » (2,16). Dans ce jardin de pierres qu’est le désert, nouveau jardin d’Éden devenu lieu de mort à cause du péché, Jésus remporte la victoire : il nous aide à regarder la vie d’un regard neuf, saint et plein d’amour et non plus de nos vieux yeux éteints se posant sur ce qui les séduit. Après avoir reçu le baptême de Jean, Jésus entre dans le désert conduit par le même Esprit Saint qui s’était posé sur lui en le consacrant et en le révélant comme le fils de Dieu. Dans ce lieu solitaire, lieu de l’épreuve, comme le montre l’expérience du peuple d’Israël, apparaît de façon dramatique la réalité du renoncement du Christ qui s’est dépouillé de sa condition divine (cf Ph 2, 6-7). Lui qui n’a pas péché et ne peut pas pécher, il se laisse éprouver et peut ainsi compatir à nos faiblesses (cf He 4,15). Il se laisse tenter par Satan, l’adversaire, qui depuis le début s’est toujours opposé au dessein salvifique de Dieu en faveur des hommes. A ces hommes, le Christ annonce la bonne nouvelle : Dieu est proche, « convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Croyez en l’amour…
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